Un drôle d'amour... (VA)

Maïan était épuisée, cela faisait longtemps qu'elle marchait. Elle ne savait plus où elle allait. La douleur au niveau de la cage thoracique était intense, son combat face à ce Cartellois était fatal. Du sang coulait encore mais heureusement, ni le cœur ni les poumons n'ont été touchés. Il était beaucoup plus expérimenté qu'elle, elle n'avait aucune chance. La jeune fille avait du mal à respirer, elle n'en pouvait plus. Elle s'arrêta et se remémora le combat contre ce jeune guerrier Cartellois. Elle avait encore tous les détails en tête.

Elle rentrait tranquillement d'une chasse sans succès pour retourner parmi les siens à Nedmor quand elle eu le sentiment d'être suivie. Puis elle entendit des pas se rapprocher de plus en plus d'elle, alors elle décida de se retourner et eu le reflex de se baisser au bon moment pour éviter l'épée qui allait lui trancher la tête. La jeune Royaliste perdit l'équilibre et tomba à terre : s'attaquer dans le dos à quelqu'un de plus faible que soit, quelle preuve de lâcheté ! Maïan se releva avec son épée en main et se prépara au combat. Les deux armes s'entrechoquèrent. L'adolescente contrait les coups avec difficulté, reculant sous la force du Cartellois qui était bien supérieure à la sienne. Le combat traînait en longueur. L'ennemi décida d'en finir et planta alors son épée dans la cage thoracique de la jeune fille qui tomba au sol dans un cri étouffé. L'ennemi, pensant l'avoir touchée en plein cœur, parti en laissant la Royaliste agoniser seule, fier d'avoir remporté ce combat.
La jeune fille avait l'impression de partir vers un autre monde petit à petit...
Elle ne voulait pas, elle ne devait pas abandonner son roi dans sa bataille contre son frère Kaldrass. Maïan se releva et se mit à marcher...

La douleur la fit sortir de ses pensées pour revenir à la réalité. Elle était insupportable, elle ne tenait plus. Elle tituba et tomba contre un arbre. Elle voyait flou... Puis tout devint sombre. Elle regarda vers le ciel puis tomba dans un sommeil profond. Elle venait peut être de faire son dernier combat et c'était peut être sa dernière respiration, elle ne reverrait sans doute plus jamais la lumière du jour...

Elle senti les ténèbres l’envahir, elle pensait que c’était la fin. Elle entendit des oiseaux chanter, elle pensait être au paradis mais en ouvrant les yeux elle remarqua qu’elle n’y était pas. Elle était sur un lit fait de feuilles, elle ne savait pas comment elle s’est retrouvée là ou encore qui l’avait amenée ici. En voulant se lever elle sentit sa blessure se ré-ouvrir, elle vit une silhouette arriver à coté d’elle et s’évanouit. Cela faisait à présent quatre jours qu’elle dormait et elle ouvrit enfin les yeux. Curieuse, elle regarda partout autour d’elle, quand elle vit un moine, tout de suite elle remarqua qu’il était exilé suite à son bâton qui portait la marque de Kaldrass. Maïan prit son épée et le menaça de le tuer :
-Abaisse ton épée je ne te veux aucun mal.
-Comment suis-je arrivée ici ?
-Je t’ai vue contre l’arbre et je t'ai amenée ici pour te soigner, je ne te veux aucun mal.
- Pourquoi ? Pourquoi m'as tu amenée ici ?
-Et bien je n’aime pas la violence et j’aime encore moins les personnes qui s’en prennent aux femmes.
Quand le jeune moine prononça ces mots, Maïan eu un moment d’hésitation et elle reprit la conversation.

-Mais, nous sommes ennemis, tu ne peux pas me soigner, tu aurais dû m'achever...
-Oui j'aurais pu. Mais je t'ai dit que je n'aime pas la violence. Cela était impossible pour moi, et cela aurait été lâche de ma part de tuer une femme affaiblie.
-Écoute, mon Roi est en guerre contre ton sale Prince qui lui sert de frère. Je suis avec Galoregor à la vie à la mort, donc toi et moi nous sommes ennemis ! Et qu'on ne se recroise plus jamais, car je te jure que tu vas mourir par mon épée même si tu viens de me sauver la vie. Je ne sais même pas ce qui me retient de le faire tout de suite...

Maïan rangea son épée dans son fourreau et s'en alla, sans même regarder le moine qui lui a pourtant sauvé la vie. La douleur relança encore légèrement, mais pas assez fort pour s'en plaindre. Elle s'éloigna, laissant le moine exilé seul à côté du lit de feuilles.
Elle rentra à Nedmor pour rejoindre sa guilde qui ne l'avait pas vue depuis déjà quatre jours :
-Maïan ! Où étais-tu passée ?
-J'ai eu un petit contre temps... Rien de grave, ne vous an faites pas.

Puis la jeune fille rentra dans sa chambre d'auberge et repensa à tout ce qu'il venait de se passer...

Le jeune moine était dépité, il ne comprenait toujours pas la réaction de la jeune guerrière.
Peu de temps après, il se baladait sur Mérulik à la recherche de personnes à soigner mais il ne trouvait personne jusqu’à ce qu’il entende du bruit, on aurait dit des sabres qui s’entrechoquaient. Il alla voir et il voyait la jeune Royaliste qu'il avait soigné peu avant se battre contre un exilé. Dans un premier temps il voulait soigner l’exilé mais il ne put s’empêcher de penser à elle. Soudain il vit l’exilé voulant asséner un coup qui pourrait être mortel à la jeune fille et n’écoutant que son cœur il s’interposait entre les deux combattants. Il reçu un coup d’une telle violence qu’il tomba dans les pommes.

Maïan fut surprise. Le moine venait de se jeter au milieu du combat pour la sauver une fois de plus... Cette fois-ci, il avait pris le risque de se prendre une épée dans la poitrine pour épargner la vie de Maïan. Elle vit le jeune homme s'effondrer de tout son poids devant elle. Elle ne savait quoi faire. Elle recula de quelques pas, puis regarda son adversaire se jeter sur le moine blessé en lui demandant s'il allait bien. Pas de réponse. Sans un mot, Maïan en profita pour s'en aller d'ici en courant. Elle parti le plus loin possible de la scène.
Elle s'arrêta près d'un arbre, fatiguée de courir. Elle essaya de penser à autre chose mais impossible, elle revoyait toujours le jeune moine Exilé se jeter devant elle pour la protéger. Impossible de se l'enlever de la tête, elle se mit à pleurer. «Penses à autre chose ! » se disait-elle. Mais le moine revenait toujours.
Maïan réfléchi un moment puis fini par décider de faire une chose qu'elle n'aurait jamais pensé faire un jour... Elle se releva, essuya ses larmes et retourna vers les Exilés. Le guerrier se releva et sorti son épée, mais la jeune Royaliste n'avait pas l'air de vouloir se battre de nouveau.
-Range ton épée. Je vais m'occuper de lui, vas t-en.
-Que vas-tu faire de lui ?
-Vas je te dis !
L'Exilé fit un pas en arrière, regarda le moine encore inconscient d'un air hésitant, puis parti à Fuisserage, ville natale des Exilés.
La jeune Royaliste essaya de trouver un moyen pour le transporter puis vit une branche d'arbre cassée près d'elle. Elle l'attrapa, la posa à côté du moine, porta tant bien que mal celui-ci pour le déposer sur cette branche. La branche était lourde avec l'Exilé allongé dessus, mais elle ne pouvait plus s'arrêter là. Elle ne savait même pas pourquoi elle était en train de faire cela. C'est un ennemi ! Habituellement, pour Maïan un ennemi reste un ennemi, pas de pitié. Mais là, elle était en train de lui rendre la pareille et allait le soigner. Arrivée près de Nedmor, elle s'arrêta. Elle regarda à droite et à gauche pour vérifier que personne ne la suive, puis repris sa route pour aller dans une petite cabane cachée par des arbres et buissons. A l'intérieur il y avait tout pour le soigner. Maïan resta à son chevet malgré sa haine envers l'alignement auquel il appartient...

Le jeune moine se réveilla une semaine plus tard. Il voyait flou, il pencha sa tête sur la côté et vit la guerrière en train de dormir par terre a côté de lui. Il la regarda pendant une longue heure sans détourner le regard, sans bouger d’un poil. Il la contemplait comme si c’était la plus belle fille sur Terre. Elle se réveilla et vit le moine à côté d’elle, surprise elle recula mais lui ne bougeait pas, il la regardait toujours. En voulant se lever le moine senti sa blessure et se remit sur le dos. Apeurée, la jeune guerrière lui demanda si tout allait bien :
- Je vais bien ne t’en fait pas mais est-ce quoi tu vas bien ?
-Espèce d’idiot il ne fallait pas te mettre en travers de mon combat, tu es blessé par ma faute !
Le moine tourna la tête de l’autre côté. Elle ajouta d’une voix timide
-Si tu ne t’étais pas interposé, il est probable qu’il m’aurait tuée…

La jeune fille baissa la tête et continua :
-Merci.... Je te dois la vie... Une fois de plus...
Le moine souria. La jeune Royaliste ajouta :
-Je ne sais même pas pourquoi tu as fait vu la manière dont je te traite depuis que nous nous sommes rencontrés... Tu aurais dû me laisser mourir...
-Je n'aurai pas pu. Il fallait que je te sauve. Je ne sais pas pourquoi, mais quelque chose fait que je me dois de te sauver et te protéger, je ne peux pas te laisser mourir.

Maïan releva la tête vers le moine quand il ajouta :
-Au fait, comment t'appelles-tu?
-Je me nomme Maïan, répondit-elle timidement.
-Et bien enchanté Maïan. Moi c'est Deliondir.
Maïan souria, timide, puis baissa à nouveau la tête

Le moine lui remonta la tête et il la sera dans ses bras… Il ajouta : "Arrête de te battre, je ne supporterais pas que tu sois blessée dans un de tes combats."
Maian le regarda et pleura dans ses bras…
La nuit tomba doucement, Deliondir avait prit l’initiative de faire un feu pour la nuit…
Maian avait fini de pleurer depuis un moment, elle s’était assise près du feu à coté de délion’, elle posa sa tête sur ses épaules et s’endormi quelques minutes plus tard, quant à déliondir il ne s’endormi pas, du moins pas tout de suite.
Le moine la déposa dans le lit qu’elle avait fait pour lui, après quoi il se coucha à côté et s’endormi tout en regardant Maian.
Au petit matin le moine se réveilla mais il ne vit pas la guerrière devant lui, il se leva d’un coup et se précipita en dehors de la grotte… Il la vit dehors à la rivière en train de chercher de l’eau…

Deliondir poussa un soupir de soulagement. Maïan se retourna et aperçu le jeune moine puis lui lança un sourire qu'il lui rendit. La guerrière s'approchait de lui avec sa cruche d'eau quand tout à coup des bruits de cheveaux au galop se firent entendre... C'était des hommes de Kaldrass ! Le guerrier contre qui Maïan s'était battue une semaine auparavant avait dû prévenir Kaldrass de "l'enlèvement" du moine. Ils les ont maintenant retrouvés.
-Maïan, cours !! Cria le jeune moine
Maïan lâcha alors sa cruche et parti d'ici. Malheureusement ils étaient bien trop rapides pour elle. L'un d'eux la fit tomber et l'attrapa.
-Maïan ! Le moine se mit à regarder les hommes, Qu'allez vous lui faire?
-Nous allons l'enfermer dans nos cachots. Elle sera ensuite jugée pour ce qu'elle a fait.
-Mais... Qu'à t-elle fait de mal?
-Enlèvement. Même si nous sommes ennemis, ce n'est pas dans le code. Elle ne l'a pas respecté, elle va devoir le payer.
-Mais non... Elle ne m'a pas...
-Silence ! Suis nous, nous te ramenons à Fuisserage. Quant à elle, direction les cachots.

Maïan se débattait pour échapper aux hommes, mais en vain. Le soldat qui la tenait l'a fit monter sur son cheval et partirent tous ensemble en direction de la ville exilée.